Page:Barrière - Murger - La Vie de bohème, 1849.djvu/13

Cette page a été validée par deux contributeurs.
9
acte i, scene iv.

Mme de Rouvre, tu as été empressé, assidu auprès d’elle tout un hiver…

Rodolphe.

Je ne puis le nier, mon oncle.

Durandin.

Au printemps nous avons passé un mois à sa campagne, et entre nous ces promenades dans les allées solitaires du parc…

Rodolphe.

Chut !… soyez aussi discret que moi, mon oncle.

Durandin.

Je ne te fais pas de reproches, au contraire, tu as bien fait, c’était un coup de maître, car elle est très-riche et elle t’aime.

Rodolphe.

Elle m’aime ?

Durandin.

J’en suis sûr.

Rodolphe.

C’est une femme d’esprit, elle comprendra que je ne veuille pas l’épouser.

Durandin.

Tu ne veux pas l’épouser ?

Rodolphe.

Je ne le lui ai pas promis.

Durandin.

Promis… ce garçon-là est d’une outrecuidance…

Rodolphe.

Mais, non, mon oncle, je veux rester garçon, voilà tout.

Durandin.

Mais, malheureux, Mme de Rouvre est jolie.

Rodolphe.

Je le sais, mon oncle.