c) Fibules circulaires. - Ce genre de fibule, fourni en assez grande quantité par la majeure partie des cimetières barbares connus jusqu’à ce jour dans le Nord et l’Est de la France ainsi qu’à l’étranger, est au contraire rare dans la partie méridionale de notre pays. A quelles circonstances devons-nous attribuer cette pénurie, est-ce à l’absence réelle de ces bijoux, est-ce à l’insuffisance d’observation.
Les fibules rondes peuvent se diviser en deux grandes catégories, bien que Roche Smith en ait établi trois, particulières à l’Angleterre. A la première appartiennent les bijoux cloisonnés ; la seconde renferme les broches plus simples dont l’ornementation consiste uniquement en dessins plus ou moins réguliers. La fibule ronde cloisonnée, d’une extrême richesse, varie dans sa décoration d’une manière étonnante.
En France, les bijoux de ce genre les plus remarquables ont été rencontrés en Bourgogne[1], dans l’Aisne[2], dans le Boulonnais[3], etc ... En Angleterre, le Kent a fourni la plus brillante collection[4]. Pour la Belgique, le musée de Namur doit être à juste titre envisagé comme renfermant les plus précieux spécimens de l’industrie franque sous tous ses aspects. M. le comte de Looz-Corswarem a fait aussi connaître de fort belles fibules rondes trouvées à Moxhe[5], M. G. Hagemans en a rencontré dans le cimetière franc de Seraing[6].
Nous ne pouvons signaler qu’une seule fibule cloisonnée pour la région du Midi ; elle provient d’Eymet-sur-Dropt (Lot-et-Garonne) et affecte la forme d’une fleur. Elle est en argent avec incrustations de grenats. Ce type est loin d’être rare dans les sépultures du Nord, où on le rencontre fréquemment, ainsi qu’il est aisé de s’en rendre compte en parcourant le remarquable album de M.F. Moreau. Le cimetière d’Herpes a aussi donné plusieurs petites :fibules, mais bien moins intéressantes.
La fibule circulaire en bronze, ornée de dessins , est relativement plus répandue dans le Midi ; et, bien que nous n’en connaissions que trois exemplaires, il est à présumer que les nombreuses sépultures fouillées en renfermaient certainement d’autres.
Les dessins barbares dont elles sont ornées font supposer qu’elles n’ont pas appartenu à des personnages de haut rang. La description que nous en donnons plus bas, et la reproduction dans nos planches, permettront de les étudier facilement. (V. pl. II, fig. 8. - Pl. V, fig. 2, 9.)
- ↑ Baudot, Mémoire sui· les sépultures des Barbares de Bourgogne, pl. XII, XIII.
- ↑ Collection Caranda.
- ↑ Haigneré, Quatre cimetières du Boulonnais, pl.X. - Musée de Boulogne-sur-Mer.
- ↑ J. de Baye, Industrie anglo-saxonne, pl.X.
- ↑ Comte de Looz-Corswarem, Sur les antiquités franques découvertes à Moxhe. Liège, 1884, pl.I, fig.1 et 2.
- ↑ Hagemans, Le cimetière franco-mérovingien de Seraing. Liège, 1856, pl.I , fig. 2.
