Page:Barrière-Flavy - Etude sur les sépultures barbares du Midi et de l'Ouest de la France, Privat, 1893.pdf/22

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
XVI
introduction


Les Wisigoths d’Espagne qui survécurent à ceux des Gaules ont laissé quelques pièces d’orfèvrerie que nous pouvons considérer comme une dernière et bien vivante renaissance de leur bijouterie. Il semble que ce peuple, avant de disparaître, ait voulu attester pour la dernière fois, dans la Péninsule Ibérique, la survivance de ses traditions artistiques et donner une preuve suprême de fidélité à son luxe national.

Les Huns, en détruisant l’empire d’Hermanaric, avaient chassé les Wisigoths de leurs premières demeures. Les Arabes anéantirent le royaume fondé par les Wisigoths dans la Péninsule Ibérique et le nom de ce peuple disparut de l’histoire. Le laps de temps écoulé entre ces événements accomplis entre le quatrième et le huitième siècle, a vu surgir, se développer et régner sur une grande partie de l’Europe une industrie dont l’archéologie sépulcrale nous révèle les caractères et nous fait suivre la marche de l’Orient à l’Occident.

Nous pouvions être un peu surpris que les études fort remarquables consacrées depuis quarante années par nos érudits à l’archéologie franque et burgonde n’aient pas fait naître des recherches parallèles dans le Midi de notre pays pour retrouver les traces des Wisigoths. Cette lacune, que je signalais il y a quelques années, sera bientôt comblée. Un de nos jeunes et zélés confrères a entrepris de mener à bonne fin cette tâche difficile ; il nous présente aujourd’hui le résultat déjà considérable de ses premières et fructueuses investigations. Il a parcouru les collections publiques et privées, dessinant les objets qualifiés de mérovingiens, recherchant leur provenance, recueillant tous les renseignements sur l’histoire de leur découverte. Cet inventaire, qu’il a dressé des restes attribuables aux Barbares et principalement aux Wisigoths, constitue un ensemble dont. on ne soupçonnait ni l’importance ni la valeur scientifique. Le travail de M. Barrière-Flavy, que je qualifierai volontiers d’introduction à l’étude de l’archéologie wisigothique en Gaule, est accompagné de planches bien précieuses pour les études comparatives, Ces reproductions serviront à faire saisir et à définir la nuance qui