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INTRODUCTION

M. le baron de Baye a eu l’exquise obligeance de nous adresser les quelques lignes d’introduction qui suivent. Le lecteur lira assurément avec un extrême intérêt les considérations d’une haute portée tracées avec la délicatesse et la solide érudition de notre éminent collègue.


Sur la carte historique de l’Europe au quatrième siècle, le tiers de sa surface, formant la partie la plus orientale, est occupé par un ensemble composé de peuples divers, répandus sur une immense étendue. Ce vaste périmètre comprend les terres situées entre l’Océan Sar­matique, le Palus Méotides et le Pont-Euxin. Au sud, il est borné par ces deux dernières mers et par l’Ister. Au sud-est, par le pays des Alains. A l’Est, il est séparé des Finnois par le Tanaïs. La Theiss et la Vistule forment ses limites à l’ouest. C’est l’empire goth, sous Herma­naric, en 350. Ce territoire n’était pas exclusivement habité par des Goths ; on y comptait aussi les peuples soumis à leur domination. Alors, le sud de la Scandinavie appartenait aux Gutes ou Goths qui représentaient la portion de cette nation demeurée dans le berceau d’où, selon Jordanes , un essaim de ce groupe ethnique était sorti pour se porter sur la côte sud-est de la mer Baltique. La partie méridionale de la Suède conserve encore des noms caractéristiques rappelant cette origine ethnique : Gottlande, Wester-Gottlande et Oster-Gottlande.

Le nom des Goths ne se retrouve pas seulement sur ce point septentrional, nous le constatons à l’extrême sud, dans la Taurique ; là,