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sources de la révolte ou du mécontentement, ou qui concluent plus charitablement encore qu’il ne sait rien de ce qu’il ne publie pas, sans considérer combien de choses l’intérêt public ordonne de celer : quelque désastre a-t-il lieu, ces personnes aiment à aller chez leurs amis, vantant la sagacité avec laquelle ils en avaient prévu jusques aux moindre circonstances.

Quelle plus grande preuve peut-il exister de la surveillance du gouvernement, que la nécessité où se trouvaient les fabricateurs de conspiration d’ensevelir leurs projets dans une maison obscure, sous des noms supposés, sans aucune communication ni aucun concert avec le peuple ! La vigilance du gouvernement serrait de si près la conspiration, qu’elle n’osait sortir de sa retraite : n’est-il pas, en effet, bien surprenant, messieurs, qu’en ces circonstances, et dans un moment de tranquillité générale, le prisonnier, le maçon et le greffier eussent pu traîner une conspiration pendant plusieurs mois ; qu’ils eussent amassé des armes et des munitions, et n’eussent oublié que le soin très-peu important de réunir des hommes pour s’en servir ; mais quand leurs projets devinrent plus audacieux, lorsque la circonspection du gouvernement ne put être plus long-temps éludée, voyez comment la trahison se trouva restreinte par les étroites limites dans lesquelles l’avait renfermée la vigilance de l’administration : en éclatant, elle s’évapora ; dans une heure, et avec le secours d’une force qui ne se montait pas à cent hommes, cette formidable rébellion fut vaincue, et un moment suffit pour renverser les immenses préparatifs de huit mois.

Cet écrit prend ensuite le ton de l’interrogation : « Est-ce aujourd’hui seulement que l’on prétend nous enseigner que prendre part à une conspiration, c’est s’exposer à être pendu ? » Certes, à en juger par la facilité avec laquelle certains hommes