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fit ses excuses de la sévérité avec laquelle il était contraint de le traiter, le prisonnier lui répondit : à la guerre tout est permis. On trouva sur lui différens papiers : il suffira d’appeler votre attention sur quelques paragraphes de l’un d’entre eux, comme seul applicable à la cause ; on rencontra également dans l’appartement, et sur une chaise auprès de lui, un autre papier que nous lui imputons personnellement. Ce papier censé trouvé en sa possession, est une preuve aussi concluante que s’il eût été trouvé sur sa personne ; et s’il n’existait dans la cause aucun autre indice, celui-là suffirait pour vous démontrer que nous sommes fondés dans la poursuite que nous avons dirigée contre lui.

Le premier de ces deux papiers paraît avoir été écrit par un complice instruit de tous ses projets ; il montre assez clairement, je crois, que le prisonnier entretenait des relations avec les pays étrangers ; il prouve de plus que tous les rebelles capables de réfléchir n’étaient pas sans quelques craintes de leurs alliés de France ; il donne en outre sur la conspiration, ses forces, son union et sa puissance morale, à peu près les mêmes détails que ceux exposés par moi lors des premières séances de cette commission. Voici quel est le premier paragraphe : « Je désirerais savoir précisément de vous en quel état en sont les affaires, surtout quelles sont vos espérances au dehors, et si, dans le cas où ils nous rendraient visite, notre condition ne serait pas pire avant qu’après. » Quelle réflexion naturelle pour une personne qui probablement a observé avec quelque attention la révolution française ! Cette révolution commença par le redressement des abus que l’on reconnaissait exister ; quand ils eurent disparu, le sauvage génie de la philosophie moderne ne s’arrêta pas ; il fallut établir une égalité universelle, sous l’empire de laquelle il n’y aurait plus personne pour commander, et plus personne pour obéir. Ces premiers