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sur ses desseins échoués. Il vantait la beauté de son uniforme, et s’exprimait sur le dépôt avec les regrets d’un général déplorant la perte de ses magasins ; il parla de la proclamation comme en étant l’auteur ; vous le trouverez, par intervalle, trahissant ses craintes en avouant qu’à la première alarme il franchirait la fenêtre de sa chambre, et s’échapperait ainsi dans la campagne ; enfin, une foule de circonstances concourront, s’il est nécessaire, à corroborer chaque témoignage qui sera produit contre lui.

Ayant passé un mois dans sa retraite, on en eut avis, et le major Sir, à l’activité et au zèle duquel les fidèles habitans de Dublin ont tant d’obligations, acquit de nouveaux droits à leur estime par l’ardeur qu’il mit à remplir son devoir en cette occasion. Il entra par surprise dans la maison, ayant envoyé un paysan frapper à la porte ; au moment où elle fut ouverte, il s’y précipita et trouva mistriss Palmer et le prisonnier assis à table. Cette dame se retira ; le major aussitôt demanda au prisonnier quel était son nom ; et comme s’il trouvait un secret plaisir à en changer souvent, il dit s’appeler Cunningham, ajoutant qu’il était arrivé ce jour-là même en cette maison après avoir fait visite à quelques amis du voisinage. Le major alors le laissa sous la garde de ses gens, et alla interroger mistriss Palmer sur son compte. Celle-ci lui répondit que c’était un fort respectable jeune homme nommé Hewit, qu’il demeurait dans sa maison depuis un mois. Le major, en ce moment, entendit du bruit, et il apprit que le prisonnier avait voulu s’échapper, mais n’avait pu y réussir. On alla chercher un renfort à un corps-de-garde voisin, et l’on plaça près de lui une nouvelle sentinelle. Le major continua d’interroger mistriss Palmer. Le prisonnier, faisant une nouvelle tentative, s’élança dans le jardin par la fenêtre, mais il fut repris par le major qui parvint, au péril de sa vie, à s’assurer de lui. Lorsque le major lui