le second rôle est un homme qui s’est d’abord fait connaître comme le secrétaire du club des Whigs, et qui depuis alla résider au fort George ; il a fini par être un greffier ambulant sans occupation. La troisième personne a été bannie par un acte du parlement pour crime de trahison ; la quatrième était boulanger dans Thomas-Street. Tels étaient les principaux conspirateurs et les officiers généraux dans cette mémorable nuit. Je le répète, si le peuple égaré jetait un regard derrière la toile, et y voyait à nu ce gouvernement provisoire si vanté, siégeant au second étage d’une brasserie, formant des projets sans moyens de les exécuter, conduisant des armées qui n’existèrent jamais ; s’il pouvait apercevoir le prisonnier, le chef suprême de cette autorité toute puissante, et ses lieutenans, composés de greffiers, de banqueroutiers et de manœuvres, autour d’eux cinquante a soixante personnes, distinguées seulement par leurs crimes ; oui, je le dis, il se serait formé de ce redoutable consulat, dont il avait épousé la fortune, une idée toute différente de celle qu’il a pu concevoir pendant quelques instans.
Mais l’heure fixée arrive ; le prisonnier se met à la tête de ses satellites ; sa troupe en ce moment ne s’élève pas au delà de cent hommes, mais il attend de nombreux renforts de la campagne ; ils doivent arriver par tous les chemins ; il marche ses pistolets à la ceinture et son épée à la main : les instrumens de mort sont distribués à toute la troupe ; il la conduit à Thomas-Street, et là même cette formidable armée ne s’élève pas à un nombre d’hommes égal à celui qui a depuis accompagné ces malheureux à l’échafaud. Le peuple réfléchit un moment ; il vit les dangers dans lesquels il précipitait son pays, la destruction dans laquelle il s’enveloppait lui-même ; il refusa d’obéir à l’appel de ce gouvernement qui s’était institué de sa propre autorité ; et lorsque le moment de l’attaque fut arrivé, après huit mois de machinations, on vit un général sans