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l’affection de l’Irlande, ni juger de ses intentions. » Ainsi, que le gouvernement soit doux et bon, que les sujets soient libres et contens, que les lois soient justes et leur administration pure, rien ne pourra changer les intentions de ces enthousiastes réformateurs ; le gouvernement peut se corriger, eux sont résolus de ne pas imiter son exemple ; ils ont dévoué leur pays à toutes les horreurs de la guerre civile, et rien ne pourra modifier la malice profonde de leur résolution.

Messieurs, vous ayant fait connaître l’horrible objet de la conspiration, je vous exposerai en peu de mots les moyens employés par le prisonnier pour la mettre à exécution. Je vous ai déjà dit que je le regarde comme l’instigateur de la révolte ; je vais maintenant établir les faits sur lesquels je fonde cette assertion ; sa proclamation, car je la lui impute, énonce que ce système de trahison a été organisé pendant ces huit derniers mois ; maintenant, je vois ce même homme arriver en Irlande quelque temps avant les fêtes de Noël 1801, ce qui forme juste huit mois avant le moment où la révolte éclata : delà résulte cette conséquence toute naturelle, que c’est à l’arrivée de cet homme en ce pays que se rattache l’origine de la conspiration ; la conduite tenue par lui laisse peu de moyens de supposer que je me sois trompé dans cette conjecture, ses machinations étaient à peine commencées qu’il crut prudent de changer de résidence et de nom ; en conséquence nous le trouvons passant tout le printemps dans une maison obscure à Harold’s Cross ; là il prend le nom de Hewitt et reçoit la visite de différentes personnes qui le demandent sous ce nom : tant qu’il y résida, il n’en prit jamais d’autres ; c’est ainsi qu’il agit clandestinement et sous un nom supposé pendant un temps considérable, ne demeurant qu’une très-petite partie de la journée chez lui à Harold’s Cross, mais agissant comme il