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existé, sont depuis long-temps abolies : on a rappelé des provocations qui ont eu lieu depuis plus de six cents ans, exagéré les souffrances de nos ancêtres, dénaturé notre condition dans les anciens temps pour en extraire quelque chose qui pût ressembler à une provocation capable de justifier une révolte qui, aujourd’hui, manquait de tout prétexte raisonnable. Nous vivons sous l’empire d’une constitution que nous aimons ; libres, riches et heureux, la rébellion ne peut trouver nul motif dans notre condition présente, nous ressentons tous les avantages de notre obéissance à la loi ; notre équitable administration ne fournit matière à aucune plainte ; cette rébellion est née des cendres de nos ancêtres ; nous sommes appelés à trahir notre honneur pour venger leur oppression, on les représente comme ayant été esclaves, et c’est pour cela qu’on veut que nous ne soyons pas contens de notre liberté. Mais comme cette rébellion est aujourd’hui sans motif, rien ne pourra l’apaiser par la suite ; le manifeste de la trahison déclare une éternelle guerre à la constitution britannique ; le ressentiment de ses ennemis est implacable ; leur résolution est fixe et arrêtée ; ni douceur ne pourra les calmer, ni bonne administration les ramener, ni clémence les désarmer ; ils sont rebelles dans l’âme ; ils se proclament en hostilité perpétuelle contre l’administration de notre gouvernement, quelque douce qu’elle puisse être.

Messieurs, on pourra supposer peut-être qu’entraîné par la chaleur de mes sentimens, je donne à cette cause une couleur qui ne lui appartient point ; je serais fâché qu’il en fût ainsi ; mais, dans le premier paragraphe de leur proclamation, après avoir parlé de la séparation avec l’Angleterre, ils disent au gouvernement « qu’il est en ce pays un esprit de persévérance qu’il ne peut ni calculer, ni réprimer ; que, quelque changement qu’il arrive, il ne peut ni compter sur