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tenant à quelle cause ces effets doivent-ils être attribués ; est-ce la malédiction du Dieu tout puissant qui a maintenu un esprit d’obstination dans le peuple irlandais pendant six cents ans ? Sont-ce les doctrines françaises qui ont produit six rebellions ? Les sophismes de l’ambition ont-ils pu effacer de l’esprit de tout un peuple le souvenir de sa défaite, et exciter dans l’enfant au berceau les mêmes sentimens que son père emporta dans la tombe ? Cet aveu si honteux que nos ennemis ont fait de leur dessein, ne pourra-t-il détruire les calomnies répandues sur les nôtres ; la confiance qu’on leur accordait ne pourra-t-elle s’attacher à la déclaration solennelle que nous faisons maintenant à la face de Dieu et de notre pays ? nous ne combattons point contre la propriété, nous ne combattons contre aucune secte religieuse, nous ne combattons point contre des opinions et des préjugés passés, mais bien contre la domination anglaise ; nous ne nions pas cependant que certains hommes, non point parce qu’ils ont soutenu le gouvernement de nos oppresseurs, mais parce qu’ils ont violé les lois communes de la morale, nous ont mis hors d’état de leur donner la protection d’un gouvernement. Nous ne voulons point hasarder l’influence que nous pouvons avoir sur le peuple et le pouvoir qu’elle peut nous donner pour prévenir les excès d’une révolution, en entreprenant de tranquilliser l’homme qui s’est rendu coupable de tortures, de pillages et de meurtres ; que la franchise avec laquelle nous l’avertissons de ses dangers soit une garantie pour ceux qui n’ont point passé les bornes légitimes.