Le reste, c’est la route magnifique indiquée par nos pères
dont « les os sueraient de honte » s’ils savaient que nous
honorons aujourd’hui des gens qui méprisent la foi
[1]. Le
reste, c’est l’éternelle vérité révélée par la religion :
Religion, unique raison,
Et, seule règle et loi, piété[2].
Par elle le bonheur peut-être facilement atteint. Il suffit
pour l’obtenir, d’être « la pauvre âme ignorante » et d’obéir
comme l’animal à l’instinct qui nous humilie devant le créateur :
Car l’animal, meilleur que l’homme et que la femme,
En ces temps de révolte et de duplicité,
Fait son humble devoir avec simplicité[3].
Verlaine ne semble-t-il pas ici commenter la parole
fameuse de Pascal criant au pécheur dont la raison se
révolte : « Abêtissez-vous » ? Pour lui aussi, l’arme unique du
salut, c’est cette pauvreté d’esprit
[4] que lui semblent préconiser
les évangiles. Aussi, supplie-t-il Dieu de lui accorder :
..... l’ignorance infinie
Et l’immense toute faiblesse
Par quoi l’humble enfance est bénie[5]
Aussi, regrette-t-il le moyen âge « énorme et délicat [6] » où la foi ne subissait pas les atteintes de la curiosité scientifique. L’homme d’aujourd’hui retrouve difficilement cette mentalité salutaire ; il lui reste encore, s’il le veut, assez d’épreuves purificatoires pour mériter « le lit de joie que lui dresse là-bas la mort [7] ». La souffrance est un moyen de s’attirer l’in-