sorcier poète. Le Sonnet libertin est une paraphrase de ce
vers d’Arthur Rimbaud ; Avec l’assentiment des grands
héliotropes, où languissant emmi les idoines essences,
l’auteur très dolent rêve à d’exquises infamies. Le Cantique
avant de se coucher donne une image des indignations forcenées
et comiques d’un décadent à la fois dégoûté de la vie
et passionné de plaisir :
La vie infâme a mis ses poux dans mon manteau
. . . . . . . . . . . . . . . . .
Je suis comme un raisin plâtré sous une treille
. . . . . . . . . . . . . . . . .
O les Morsures dans l’Alcôve qui s’allume !
Remords exprime l’étrange alliance, chez les adeptes de
la nouvelle école, de la ferveur religieuse et de l’irrespect
profane :
L’Église spectrale était en gala,
Dans un froufrou les femmes passaient vite.
Blanc sur blanc, en son étroite lévite,
L’Enfant de chœur, doux, tintinnabula.
Était-ce une vache avec ses sonnailles ?
Quand le curé noir en vint à chanter,
Mes remords se sont mis à gigoter.
Oh ! oh ! oh ! remords ! Que tu me tenailles !!!
C’est vrai, pourtant, je suis un mécréant,
J’ai fait bien souvent des cochonneries.
Mais, ô Reine des Étoiles fleuries,
Chaste lys ! prends en pitié mon néant.
Si tous les huit jours je te paie un cierge,
Ne pourrais-je donc être pardonné ?
Je suis un païen, je suis un damné,
Mais je t’aime tant, canaille de Vierge !
Bal décadent, écrit sur le « Vais m’en aller » de Tristan Corbière, fait la satire du lallalisme, ce balbutiement petit nègre, auquel, par affectation d’épuisement, se complaisaient certains symbolistes. Décadents reprend cette critique et