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IV



Ah ! si la mer, toujours limpide,
Du ciel réfléchissait l’azur !
Si l’homme, en sa course rapide,
Pouvait, dans un port calme et sûr,
Jusqu’au terme de l’existence,
Et sans craindre son inconstance,
Se bercer de songes heureux !…
Mais toute vie a ses naufrages ;
Tous les peuples ont leurs orages,
Leurs jours grondants et ténébreux.

Ce fut donc en un jour d’effroyable tempête,
Quand les vagues, dressant leur aboyante tête,
Ébranlaient ses parois avec un sourd travail,
Que du vaisseau, battu par l’ouragan farouche,
À l’homme dont le nom volait de bouche en bouche
On confia le gouvernail.