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III


Certes ! ce siècle à son aurore
A vu, par un heureux destin,
Maints poètes au luth sonore
Surgir aux feux de son matin.
À l’heure où le soleil s’élance,
Et comme lasse de silence,
On aurait dit que cette fois
La nature, de cime en cime,
Voulait dans un concert sublime
Faire éclater toutes ses voix.
 
L’un, torrent déchaîné, se ruant à l’obstacle,
Noyant ses alentours, surpris d’un tel spectacle,
De son fracas tumultueux,
Pétrissant dans ses eaux digues et citadelles,
Allait, poussant son cours vers des routes nouvelles,
Indomptable et tempétueux.