Page:Barracand - Ode à Lamartine, 1881.djvu/15

Cette page a été validée par deux contributeurs.


Mais tu savais trop bien que c’était impossible,
Et qu’immortaliser ceux qu’on pleure ici-bas,
Ce n’était pas un don pour te rendre insensible,
Mais peut-être un moyen de venger leur trépas.

Aussi, comme la mer qui vient battre la grève,
Sans cesse sur ses bords poussant de nouveaux flots,
L’écho de ta douleur se répète sans trêve ;
Les sanglots dans tes vers succèdent aux sanglots.

Tu n’as pas varié ton immense poème.
Plus d’un t’eût surpassé, plus habile ouvrier.
Quand ta lyre vibrait, c’était ton âme même
Que tu laissais gémir, soupirer et prier.