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II


C’est ainsi qu’il rêvait, le soir, quand sa fenêtre
S’ouvrait dans l’ombre fraîche aux brises de la nuit.
Le calme firmament rassérénait son être.
Passy, tout à l’entour, assoupissait son bruit.

Seule, quelque calèche au roulement sonore,
Attardée et suivant les dédales du Bois,
Avec ses yeux flambants, venait couper encore
Le silence et la nuit s’épanchant à la fois.

C’était l’heure où, levant ce beau front que l’étude
Sur l’œuvre inachevé penchait auparavant,
Il laissait un moment, prise de lassitude,
Se jouer sa pensée aux caresses du vent.

Car, hélas ! tout le jour, pendant qu’insouciante
Et de son vain fracas importunant son seuil,
La foule avait passé, joyeuse et souriante,
Lui, seul, triste et pensif, replié dans son deuil,