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conscience de croyants

— Non mon garçon, je ne profiterais pas de ton découragement et d’ailleurs je n’ai pas d’argent.

— Je le sais et personne ici n’en aura d’argent pour acheter un bien noyé.

Le soir de ce jour là. Irénée Dugré avertit sa mère qu’il s’en allait coucher chez lui dans sa maison neuve.

« Je veux y coucher une fois au moins. Si l’eau continue à monter, bientôt elle ne sera plus logeable ; j’aurai couché chez nous au moins une fois avant que d’être un locataire ».

— Mais, mon pauvre enfant, il n’y a rien de prêt chez vous, pas de lits, pas de couvertures ; on a pas le temps de tout mouver pour cette nuit.

— On ne mouvera rien, maman. J’emporte ma robe de carriole et je coucherai sur l’établi à bois de Jos François ; il est encore là. Je vous dis que je veux coucher une fois dans ma maison, dans mon chez nous.

— Attends, tu y coucheras plus tard, l’eau va baisser. Le gouvernement va forcer la