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taient à des capitalistes de violer ouvertement les lois, le droit de propriété, et cela cyniquement, comme en pays conquis. Tout se lèverait pour protester : le clergé, les conseils municipaux, l’U. C. C.[1] de Québec. Oh ! non, nous allons nous défendre et les pouvoirs publics vont nous aider à avoir justice. »

Irénée Dugré était sceptique. Je voudrais bien que vous ayiez raison, M. Duguay, mais je ne l’espère pas. C’est la grande industrie qui prime au pays. Aux cultivateurs, on se contente de leur faire des compliments. Quant aux protestations qui vont s’élever, dites-vous, de toutes parts, il va y en avoir, c’est certain, mais ils vont laisser passer ça comme du vent. Avec son argent, la compagnie se moque de nous et même du gouvernement qu’elle peut mettre dans sa poche.

— Mais, mon garçon, il y a des lois au pays et si les gouvernants donnent l’exemple de la violation des lois en se rendant complices de ceux qui nous dépossèdent sans droit.

  1. Note de Wikisource : l’Union des Cultivateurs Catholiques, désormais l’UPA (Union des producteurs agricoles).