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leurs passions. Que l’Anglais vainqueur ait voulu s’emparer des biens des Acadiens, c’est dans la nature humaine, qu’il se soit laissé tenter au point de chasser les véritables maîtres de ces biens, c’est encore dans la nature humaine, bien que tristement mauvais, mais à mon point de vue, les plus coupables, ce ne sont pas les Anglais, soldats au cœur endurci de combats et de haines, les plus coupables, ce sont les maîtres de la France et du Canada. Pendant que les Acadiens agonisaient de misère, à la cour du roi de France, on se livrait à toutes les débauches, à tous les vices possibles. Les soldats allaient nu-pieds, souvent n’avaient pas d’armes pour se battre, mais les favoris du roi avaient de l’or et des festins à offrir à leurs maîtresses.

En Canada, les soldats étaient réduits à la maigre ration, le paysan, le travailleur, étaient pressurés par l’intendant qui employait le fruit des impôts et les réquisitions, non pas à la défense et au progrès du pays, mais au