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terres, un chez nous, des animaux, et tout se faire ôter, cela sans raison. C’était bien méchant, mais les Acadiens ont pardonné. Ça ne veut pas dire, par exemple, que nous devons oublier ce qui s’est passé et les leçons de ces tristes événements.

Irénée Dugré :

Moi je n’aurais pas pardonné. Je me serais défendu jusqu’à la mort.

Paul Neuville :

Moi aussi, je défendrais mon chez-nous. N’est-ce pas, M. Joseph, qu’on se défendrait, nous autres, si des étrangers venaient nous ravir nos terres que nous avons défrichées et nos maisons que nous avons bâties ?

Joseph Dugré :

À savoir, mon gars. À savoir. C’est curieux comment que ça arrive ces choses là. Les Anglais ont pris l’Acadie, ils se sont conduits comme des brutes, c’est vrai, mais les plus coupables ce sont ceux qui ont trahi, sacrifié leur pays pour servir leurs intérêts ou