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conscience de croyants

— IV —
Disons adieu à notre coin de terre
Que nous avons défriché de nos mains
Pour aller faire un travail mercenaire
Et incertain, du jour au lendemain.
Au lieu d’être d’honnêtes travailleurs
Nos fils seront peut-être des viveurs
Génie moderne.
Noyez nos fermes.
Faites venir des immigrés d’ailleurs.

— V —

Entendez-vous, emporté par la brise.
Un triste son comme un chant de douleur ?
C’est la voix de la cloche de l’église
Qui bientôt verra partir son pasteur.
Il s’en ira après ses paroissiens
Emportant sur son cœur l’hôte divin
Et plus de messe,
On se délaisse.
Petite cloche, pleure ton destin.


Sur la route, l’homme s’est arrêté pour entendre cette triste mélopée.

Bientôt, dans le soir qui tombe, il arrive à la chaumière des Neuville. Va-t-il arrêter ? À sa dernière visite, le papa Neuville lui a répondu qu’il ne connaissait plus sa fiancée ; et ce soir ?

En effet, c’est le fiancé qui revient. C’est le malheureux qui, avant que de renoncer au