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de la culture. Bientôt, ils ne cultivent presque plus.

Après avoir commencé par aller au chantier pour se gagner quelques piastres pendant la morte saison, parce que leur terre n’était pas suffisante à leur activité et surtout à leurs besoins, ils en viennent à ne plus travailler qu’aux chantiers. Parfois même, à l’automne, ils amènent au bois femme et enfants. C’est ainsi que certains hommes de chantiers ont vu le jour au « camps », y ont passé presque toute leur vie.

Il semble même que le chantier exerce une attraction sur ces hommes, solides et intrépides travailleurs. Je me rappelle un bon cultivateur du nord, qui, venu me chercher à la gare de Bilodeau, me disait en riant qu’il était malade, pas dangereusement.

— Quel est votre mal ?

— C’est le mal du chantier. À tous les automnes, au temps de l’ouverture des « cam-