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conscience de croyants

se continuait sans une parole autre que la prière : Sauvez nos enfants disaient les parents ; sauvez-nous, disaient les deux filles.

Puis la prière finie, tous redescendirent la montagne. Au réfectoire des Pères, un repas simple, mais substantiel, pendant lequel mère et fille échangèrent quelques questions un peu gênées. Les papas étaient sombres ; leurs filles revenaient, mais dans quel état d’esprit étaient-elles ?

Revenaient-elles avec le repentir de leurs fautes et erreurs ? Avaient-elles le ferme propos de recommencer leur vie sur une base de devoir et d’honneur ou bien leur visite était-elle tout simplement repos et distraction ?

Le mystère ne tarda guère à être éclairci par Luce qui disait à sa mère : Mes jours sont comptés ; je ne verrai pas l’hiver et je ne regrette pas la vie pour ce que j’en attends, mais je voudrais mon pardon.

Robert Neuville qui, sans le dire, avait regretté sa dureté à l’égard de sa fille, ouvrit ses bras à l’enfant prodigue.