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conscience de croyants

Ces dispersés de la Ticouapé, on les rencontre et on les reconnaît à leur air de tristesse et de crainte.

Ils pleurent leur foyer. Ils regrettent leur sol si fertile qu’ils avaient défrichés et qu’ils cultivaient avec amour. Ils s’ennuient de leurs voisins, de leur clocher.

Dans les yeux de quelques uns, vous trouverez parfois un reflet de colère et de mépris.

Colère envers ceux qui, sans nécessité, ont détruit leurs bien et gâté leurs vies, mépris pour ceux qui, chargés d’assurer le respect de la justice et des lois, se sont inclinés devant la force et le poids du veau d’or.

Triste semence de mépris, triste levain de haines sociales et de révoltes futures, tristes semences de haines, de révoltes et de dissolutions sociales qui se répandent dans notre peuple et dont nous récolterons les fruits abominables dans un avenir d’autant plus rapproché que l’on semble vouloir détruire chez nous, Canadiens, le seul rempart de l’ordre social : le respect de Dieu et de sa loi.