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conscience de croyants

Le jeune homme eut un recul d’effroi. Qui était cet homme qui le connaissait si bien ? Ce vieillard n’était-il pas vraiment un saint du ciel envoyé par Dieu pour le sauver, lui, le malheureux ?

Il se trompait, mais seulement à demi. Ce n’était pas un saint du ciel, c’était un saint de la terre.

Chez lui, le jeune homme raconta sa vie au vieux prêtre. Il dit son désespoir, ses efforts pour retrouver sa fiancée, la pensée du meurtre ancrée dans son esprit, ses préparatifs, tout, il raconta tout. Puis d’une voix un peu craintive : « Pensez-vous que le bon Dieu peut encore me pardonner ? »

— Mon frère, le bon Dieu est miséricorde pour le repentir, mais Il a posé des conditions, c’est que nous pardonnions nous-même. As-tu pardonné ?

— Non, mon père.

— Il faut pardonner, mon enfant, pardon pour la malheureuse autant que toi victime des erreurs mondaines, pardon aussi pour le