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BERTHA ET ROSETTE

de continuer comme si rien d’étrange ne s’était passé.

L’Américain éprouve en lui-même du dépit. Il se rend compte qu’il a perdu la partie pour avoir été trop vite, mais il se promet de se reprendre.

Les autres jeunes gens sont plutôt satisfaits. Tit Luc résume l’impression générale en disant à sa danseuse : « Ça aurait été sacrant, si après avoir refusé les autres, elle s’était laissé gagné par l’Angliche. »

Tout a une fin, même une belle réunion. Aux petites heures, la maison se vida des invités et les membres de la famille se hâtèrent de prendre un peu de repos. Pour Bertha ce fut une délivrance que de se retrouver seule dans sa chambrette.

À côté d’elle, ses sœurs goûtent déjà un sommeil paisible. Seule maintenant, toute seule avec ses pensées qui se heurtent en un chaos immense dans sa pauvre tête en feu, torturée par le souvenir des événements de la soirée et des derniers mois, qui lui revien-