Page:Barré - L'emprise vol 1, Bertha et Rosette, 1929.djvu/84

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
82
BERTHA ET ROSETTE

venu lui offrir une danse, et toujours la même réponse : « Merci, je préfère ne pas danser. »

Pourtant la tentation était bien forte et son désir de danser devait paraître à l’extérieur, puisque son père vint lui demander à l’oreille, pourquoi elle ne dansait pas ?

À son père, elle fit la confidence :

— Nous avons échangé promesses, Augustin et moi, lui de ne pas boire, moi de ne pas danser.

Un éclair de tendre fierté passa dans les yeux du père.

— C’est très bien, ma fille, mais ne reste pas ici ; viens jouer aux cartes avec les gens raisonnables.

Le père a-t-il compris la souffrance de son enfant ? Peut-être. Les papas ont quelque chose comme un sixième sens qui leur fait sentir la souffrance de leurs enfants.

Peut-être encore, dans son expérience de la vie, a-t-il compris que la tentation trop prolongée serait enfin victorieuse.