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BERTHA ET ROSETTE

velles de son promis. L’inquiétude et l’ennui l’avaient fait souffrir, d’autant plus que la dernière lettre du soldat était une longue plainte d’amour. Une phrase surtout avait remué l’amoureuse qui jamais n’avait cru à une infidélité possible :

« Je me demande, avait-il écrit, si tu ne finiras pas par te lasser d’attendre un absent, qui demain peut-être sera mort ou, ce qui est pire encore, sera sur un lit d’hôpital, infirme pour sa vie. Ô chérie ! si ta parole donnée est un obstacle à ton bonheur, je te la tendrai. »

Et la jeune fille de penser à son promis : S’il était ici, que je serais heureuse. Ce fut l’Américain qui au cours de l’après-midi vint la distraire de ses pensées et mettre dans son esprit un peu de désarroi.

Augustin lui offrait de lui rendre sa parole, et en arrivant Sam Bachelor lui avait dit : « Il fallait bien que je revienne, je ne puis vivre sans vous. » Sans trop s’en rendre compte au juste, elle sentait que sa position était fausse.