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BERTHA ET ROSETTE

« Des deux Américains, il y en a un qui est ici pour chasser les ours et les chevreuils, mais l’autre aime mieux une belle fille. Ils auraient pu prendre un sauvage de la Pointe-Bleue pour guide, mais ils aimaient mieux rester chez Neuville. Vois-tu, le jeune tourne autour de Bertha. Penses-tu, il est même venu à la messe avec elle. Il va finir par l’enjoler. C’est sacrant ; s’il y a une belle fille, ces Américains sont autour et finissent par l’amener en ville ! »

Et sur ces deux missives qui pour lui se complètent, le soldat pleura.

Depuis quatre mois, que de souffrances ; mais aucune n’a été l’égale de ce qu’il endure présentement dans son cœur et dans son âme.

Dans son imagination, il revoit la maison des Neuville, ce petit coin du salon où il n’y a qu’un beau meuble : le piano acheté de secondes mains.