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BERTHA ET ROSETTE

Ce sont les lettres de Bertha : lettres de juillet qui se sont égarées peut-être, puis celles d’août. Il les lit, il s’en régale pour ainsi dire.

La jeune fille raconte sa vie, les travaux des champs, la récolte des foins et des grains. Ce sont ensuite les nouvelles : naissances, décès, mariages, et rumeurs diverses :

« Le vieux quêteux Hébert, qu’on appelle le quêteux à gros sac, doit se marier à la vieille quêteuse sauvagesse ; soixante et quatorze et quatre-vingt-un ans : le mariage ça prend à tout âge. »

Et ainsi de suite.

Le soldat arrive à la dernière lettre. Elle est datée du 27 septembre 1915. Entre les deux dernières lettres de sa promise, il s’est écoulé cinq semaines. Tout de suite le soldat se demande pourquoi ce retard ?

Pourquoi être restée si longtemps sans lui écrire, alors que d’habitude, elle lui écrit tous les dimanches ?

L’explication, il la lit :