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BERTHA ET ROSETTE

« Jamais je ne boirai de boissons enivrantes », a-t-il dit à Bertha ; et cette promesse, faite librement et spontanément, il l’a tenue.

Mais ce jour là, la situation est terrible et ses camarades l’on réveillé pour lui offrir un coup.

C’est du vin de France, du cognac, s’il en veut, ou encore du geniève, de ce gin hollandais qui réchauffe si bien.

Gustin hume l’arôme de ces boissons capiteuses, sa langue frétille, son palais goûte comme un avant goût de la boisson qui serait si bonne à avaler.

Ses pieds mouillés sont raidis par ce froid humide et malsain. Ses mains, il ne les sent presque plus sur le canon de son fusil. Que ce serait bon un bon coup, une bonne lampée. Son corps endolori par l’eau et le froid, ses membres raidis par la souffrance physique, son cœur meurtri par le doute et le regret, tout cela va avoir raison de sa volonté ; il va boire, sa main s’avance vers le flocon.