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III

Désespérance.


Là bas, dans les Flandres, la journée avait été bien dure !

Tout le jour, le canon avait grondé et les soldats terrés dans une boue brune, sale et trempée d’eau, se demandaient combien de leurs camarades avaient payé de leur vie, la défense de ce coin que l’Allemand voulait prendre et que les Alliés ne voulaient pas céder.

Dans un boyau où l’eau, plutôt la boue, monte jusqu’à mi-jambe, Gustin Tremblay sommeille.

Depuis deux jours sa compagnie n’a pas été relevée. Est-elle perdue ?

Non, sans doute, puisque tantôt un ordre a circulé à la file. Mais les renforts font