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BERTHA ET ROSETTE

gars, avant leur départ pour l’hiver. Pour tout dire, il n’était pas non plus enchanté outre mesure des étrangers. Son expérience de la vie lui avait appris qu’un peuple comme le nôtre, n’a rien à gagner à se frotter de trop près aux peuples étrangers.

Mais il n’était pas riche : ses nombreux enfants attendaient de lui, nourriture, aide et soutien. Sa besogne de cultivateur lui avait permis de les élever et de leur donner à manger, ce qui est déjà beaucoup, mais elle ne lui rapportait pas fortune.

Il savait que les Américains paieraient bien. Alors pour de l’argent, il acceptait de laisser sa besogne, qui d’ailleurs n’en souffrirait pas. Ses absences n’étant que journalières, soir et matin il serait chez lui, pour voir au bon soin des animaux. Les travaux de la terre étaient aussi assez avancés pour lui permettre sans inconvénient quelques absences.

Le rendez-vous était pour le lendemain midi. Le départ des gars pour le chantier