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BERTHA ET ROSETTE

Robert accepta et les deux étrangers restèrent à dîner chez Neuville.

Le dîner fut gai. Robert et sa femme causaient en anglais avec l’oncle John. Sam Bachelor parlait un bon français. C’était un gai causeur, ayant le mot pour rire ; bel homme, bien mis, spirituel, il avait tout ce qu’il faut pour plaire. Aussi plaisait-il généralement partout. À plus forte raison, il devait plaire dans cette famille de Canadiens, où ses qualités étaient en quelque sorte auréolées par l’engouement trop facile de nos gens pour tout ce qui est étranger.

Il ne fut pas le seul à plaire. Le dîner fut trop court à son gré. Ce fut à regret qu’il partit pour la chasse, se promettant, in petto, de reprendre un autre dîner à la même table, avec les mêmes convives.

Le soir, Neuville arrangea ses affaires pour laisser les Américains sur le chemin de Roberval, où ils devaient coucher à l’hôtel.

Le Canadien ne se souciait pas de les avoir pour la dernière veillée qu’il passait avec ses