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BERTHA ET ROSETTE

se jalousaient, s’y étaient préparées depuis des années.

L’Allemagne voulait de l’espace ; ses maîtres étaient avides de gloire, de grandeur, de domination. Le peuple français avait encore le souvenir de 1870 ; les jeunes grandissaient au refrain d’une revanche à prendre. L’Angleterre, continuant son jeu séculaire, entendait se faire l’arbitre maintenant l’équilibre entre les puissances rivales, afin de garder sa suprématie mondiale.

La guerre était inévitable. Le moindre incident devait mettre le feu aux poudres. L’incident de Sarajevo la faisait éclater dans toute son horreur.

Au Canada, il y eut de l’indifférence. La guerre en Europe, c’était loin ; on ne s’en mêlerait pas. Notre peuple habitué à se considérer comme une partie à part, croyait de bonne foi que les tueries en Europe n’auraient guère de répercussions chez nous. De là le sentiment général que résumait la mère Bouchard en ces termes : « Bandes de fous,