Page:Barré - L'emprise vol 1, Bertha et Rosette, 1929.djvu/37

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
35
BERTHA ET ROSETTE

à la conclusion qu’avec deux ans de campe, de drave et de moulin, ils seraient assez riches pour avoir leur foyer. Et ils faisaient de riants projets d’avenir.

Dans leur droiture, ils se considéraient liés par leur simple parole, mieux et plus sérieusement que des fiançailles officielles ne lient d’autres moins consciencieux.

Ils se représentaient leur petit chez-nous, qui serait pauvre et modeste sans doute, comme la généralité des chez-nous campagnards. Mais un logis modeste, illuminé du soleil de l’amour basé sur la confiance et la foi, n’est-ce pas la plus grosse part de bonheur terrestre ?

Ils espéraient, ils escomptaient le bonheur… La guerre devait tout déranger. Triste guerre !

Pauvre Bertha ! Malheureux Gustin !

La guerre éclatait. Depuis longtemps, elle était inévitable. Les grandes puissances qui