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BERTHA ET ROSETTE

teraient vers Dieu, demandant châtiment pour ceux qui n’avaient pas fait leur devoir.

Triste retour sur un passé déjà lointain. Reproches cruels d’une conscience qui sentait n’être pas sans faute.

Tante Maria admirait les mariés. Elle se rappelait ses vingt ans, alors que belle et jeune, elle jurait fidélité à son époux. Elle se rappelait ses espérances pour son enfant. Elle voyait, en imagination, cette enfant occupant un lit numéroté à l’hôpital de la Miséricorde.

À la messe, elle avait lu les paroles de la lithurgie : « Que vous voyiez les enfants de vos enfants. » Et elle pensait : Où les verra-t-on les enfants perdus, de notre fille perdue ?

Elle pensait aux paroles du prêtre priant pour la femme chrétienne : « Que sa pudeur lui mérite le respect. » En imagination encore, elle voyait sa Rosette, si jolie, si fière, se faisant la courtisane d’hommes répugnants, usant d’artifices pour tenter les vices et les instincts bestiaux.