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BERTHA ET ROSETTE

— Merci, j’ai promis à Gustin que je le surveillerais. Vous savez qu’il n’est pas fiable.

Puis sa voix de joyeux vivant se fêlait pour ajouter : « Je n’ai plus de famille. J’avais deux frères ; la guerre me les a pris : ma mère en est morte. Gustin a promis de me refaire une famille dans la sienne ; alors, je le suis à mon nouveau chez nous. »

Le soir les deux soldats couchèrent dans le lit de Gustin. Ils sont modestes nos lits d’habitants : une couchette de bois, une paillasse de paille, un lit de plume, des draps de laine du pays, bien blancs, dans une chambrette bien propre, où il n’y a pas de meubles inutiles. Pas de luxe, mais la chaude atmosphère des familles où l’on s’aime.

Rivest avait pu se convaincre que le Grand Boileau lui avait dit vrai quand il lui avait dit qu’il serait son frère. On les attendait. Et ce n’était pas seulement le fils et le frère que l’on attendait et à qui on faisait une place large et belle, c’était aussi son compagnon à qui des le début, on disait Georges comme à