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BERTHA ET ROSETTE

magne ; son Benjamin était prisonnier à la rue Peel, où on l’avait mis au cling, parce qu’il avait déserté voulant aller vers sa mère mourante et aller chercher ses papiers qu’on le sommait de produire.

Hommes et femmes de l’Épiphanie prièrent pour la morte. « Une sainte », disait-on, une martyre ! »

Dans tous les cœurs, il y avait de l’amertume, même de la haine pour ceux qui étaient les causes de pareilles tragédies. On allait jusqu’à dire qu’ils étaient les bourreaux de la mère martyre.

Le temps a passé. La guerre est finie. Mais la colère n’est pas finie.

L’Allemagne que l’on devait écraser, a encore la tête haute. La guerre que l’on devait bannir de la terre, gronde sans cesse sur quelque point du globe. La justice que l’on prétendait faire régner dans le monde, est inconnue de presque tous les hommes. Les petits peuples dont on proclamait le droit à la liberté, continuent à souffrir oppression. Les