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BERTHA ET ROSETTE

lisait. Elle crut que son dernier fils s’était enrôlé volontairement.

Brisée de douleur, ne comprenant pas comment son enfant avait pu ainsi laisser sa mère, seule au monde, la maman vécut encore quelques jours, puis s’en alla vers son Dieu.

Vers son Dieu qu’elle avait servi si bien, qu’elle ne craignait pas au jugement.

Vers son Dieu qu’elle priait jusqu’à la fin, pour ses fils, pour son pays, pour son Benjamin surtout, à qui elle pardonnait son abandon, abandon qu’elle croyait volontaire de la part de son fils.

Aurait-elle pardonné aux ravisseurs, à ceux qui lui volaient son enfant devenu homme ? Peut-être. Dans le cœur d’une chrétienne mourante, il peut y avoir autant de charité et de miséricorde qu’il y a d’amour dans le cœur d’une mère.

Lorsque son corps fut déposé près de celui de son époux et de celui de son fils, toute la paroisse était là. Il ne manquait que ses enfants : son Georges était prisonnier en Alle-