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BERTHA ET ROSETTE

À l’édifice Drummond, on les avait interrogés longuement, puis envoyés aux casernes de la rue Peel, où on leur avait signifié qu’ils étaient soldats, en attendant des nouvelles des quartiers généraux

Tremblay sentait monter en lui le mécontentement et le découragement. Avoir tant fait, avoir bravé tant de dangers, et encore être soupçonnés de désertion. À New-York, il avait écrit à ses parents et à sa fiancée, qu’il était vivant et qu’il retournait au pays. Mais le pays, ce n’était pas à son point de vue, la géole déguisée d’une caserne d’où on ne les laissait pas sortir.

Ce fut Rivest qui connut le premier le bienfait de la liberté. On lui donna congé en lui remettant les galons de sergent. Rivest en profita pour se rendre à l’Épiphanie, où il apprit que sa mère était morte de chagrin, d’avoir perdu ses trois fils.

L’aîné, victime d’un accident dans une manufacture d’obus, avait traîné quelques mois puis était mort. À la veuve, on avait payé