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BERTHA ET ROSETTE

Fais comme moi.

Avec précaution ils approchèrent des vaches ; et leurs bouches affamées aux mamelles gonflées de lait, ils burent avidement. Une fois bien rassasiés, ils s’en allèrent vers la forêt dense qui leur fournit une cachette pour ce jour-là. Ils dormirent une partie du jour.

Le soir, ils allaient reprendre leur marche vers l’ouest, quand ils entendirent venir un groupe de soldats. Ils étaient quatre et paraissaient de mauvaise humeur. À travers le charabia allemand, les deux fugitifs distinguèrent ces commentaires peu rassurants :

— « Chiens de Français, nous faire courir ainsi. Si je les vois, je les tue comme des chiens enragés. »

Les deux vachers, venus pour enfermer les vaches dans leur enclos, devaient être victimes de cette colère. L’un des soldats voyant deux hommes dans la nuit tombante, leur jeta l’appel du qui-vive. Soit surprise, soit ignorance, les vachers ne firent aucune ré-