Robert renonça à la vie de chantier, se fit cultivateur, se maria, et plus jamais ne retourna ni au camp ni à la drave.
Certes, il racontait souvent des histoires de chantiers, disait volontiers que c’était une belle vie, que les gages étaient bons, que les poux et les sacres n’étaient pas aussi redoutables qu’on le disait ; mais toujours il finissait par dire que pour lui il en avait fini, qu’il était cultivateur et que le devoir d’un homme marié c’est de rester avec sa famille, afin de coopérer autant que possible à l’éducation de ses enfants.
Célanire était jolie. Chez les Ursulines, elle avait acquis une bonne instruction, savait même un peu d’anglais, connaissait surtout le rôle d’une bonne épouse et d’une bonne mère. En 1898, le ménage comptait dix ans d’existence et huit enfants vivants.
Robert présenta les visiteurs à sa femme, à qui il expliqua qu’il avait accepté d’être leur guide, puis s’en fut dételer son cheval.