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BERTHA ET ROSETTE

« Bertha t’attendra, sois-en certain. Et le fou, dont personne ne se défie, trouvera le moyen de te rendre à la liberté. »

Gustin faillit crier sa stupeur.

Quoi, le fou n’était pas fou ! Alors, il rapprocha ces paroles sensées de certains autres faits, et il comprit.

Non, Rivest n’était pas fou. Depuis des mois, il jouait une comédie habile. Un homme réputé sensé aurait attiré tout de suite la défiance ; un fou pouvait se permettre bien des choses. Il pénétrait partout et ainsi voyait une foule de choses que les autres prisonniers ignoraient complètement.

Même un jour, on l’avait trouvé dans la maison servant de logis et de bureau au directeur du camp d’internement. Sur une table, il avait mis une chaise. Assis sur la chaise, il tenait dans sa main une carte de la région, qu’il avait eu le temps d’étudier.

Quand les officiers boches entrèrent, il leur cria :