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BERTHA ET ROSETTE

argent. De l’argent, toujours de l’argent. « Tout est à vendre », disait-on. Ce n’était plus la guerre que l’on voyait, c’était le fait de cette spéculation odieuse de gens, qui ramassaient des fortunes dans le sang de leurs concitoyens. Et le mépris grandissait dans le peuple pour ce fatras qui, sous prétexte de patriotisme et de loyauté, accumulait saletés et corruptions morales.

Mais un peuple habitué au respect de l’autorité et des lois, ne devient pas un peuple en révolte du jour au lendemain, sans qu’il y ait des hésitations et des tiraillements de conscience.

Pour les Neuville, il y avait eu beaucoup d’hésitations. Que ferait-on ? Pour en venir à une première révolte contre l’autorité, lorsque comme Robert et ses fils, on a l’obéissance et la soumission dans le sang, il faut que l’autorité ou plutôt ceux qui en sont les titulaires, se rendent bien méprisables.

Et même tout en méprisant ceux qui abusent de leur autorité, même en se disant que