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BERTHA ET ROSETTE

Oncle Placide et Tante Maria furent singulièrement surpris d’apprendre de Rosette qu’elle désirait se marier avec un Américain protestant.

— Y penses-tu ? disait la maman. Ça n’a pas de bon sens.

Et Rose de répondre :

— Puisqu’il le veut et moi aussi. Il se semble que nous sommes les premiers intéressés.

Placide renchérissait encore :

— Marier un Américain, d’une autre religion ; mais c’est de la folie.

Rosette répondait avec raison :

— Ce qui est folie, c’est de nous avoir laissé fréquenter ainsi et maintenant de vouloir nous faire séparer sans raison. Fallait le savoir plus vite qu’il était d’une autre religion.

La maman essayait de la corde sentimentale.

— Tu vas nous laisser comme cela pour un pays étranger ?