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BERTHA ET ROSETTE

Des cavaliers, j’en ai bien eu ; danser, j’y ai bien été, et je n’y ai jamais pris de mal. » C’est l’éternel raisonnement des mères pour qui la pente mauvaise devient peu dangereuse pour leur enfant, du moment que cela sert à masquer leur erreur personnelle.

Cinq semaines se passèrent ainsi ; le carnaval tirait à sa fin. Sam qui ne se souciait guère de faire carême, annonça son départ.

Retiré dans un coin sombre, il affirmait à Rosette que jamais il ne l’oublierait. Tout le vocabulaire des mots tendres, toute la kyrielle des promesses d’amour, y passa. Puis les beaux jours de janvier 1916 furent un souvenir.

L’Américain avait promis d’écrire, il n’y pensa plus. Repris par les plaisirs de la vie, en ville, il oublia momentanément son aventure du Lac Saint-Jean.

Un jour de juin, faisant la revue des endroits de villégiature, il se rappela Roberval et la jolie Bertha.