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BERTHA ET ROSETTE

Sa fille aînée, Rose, avait vingt ans. C’était une de ces beautés faites de santé et de vigueur. Ses yeux étaient un peu petits, sa bouche un peu grande, ses lèvres un peu épaisses, mais elle avait un teint si blanc et si rose, une telle apparence de santé vigoureuse, qu’elle était jolie et tournait la tête à bien des gars de Saint Prime et des alentours. Bouffie d’orgueil, remplie de confiance en son mérite et sa beauté, Rose, cependant, dédaignait les habitants et les bûcherons de son entourage.

Son dédain n’était ni affiché ni méprisant. Elle était trop habile pour cela. D’ailleurs son père lui aurait fait la leçon. Alors, elle se montrait polie, avenante envers tous, tout en se disant que grâce à sa beauté, à sa bonne réputation, elle devait pouvoir rencontrer un bon parti.

Parfois, elle se disait qu’après tout ça ne lui aurait servi de rien d’être allée au couvent faire des études supérieures, si en fin de compte, après avoir fait d’elle une demoisel-