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BERTHA ET ROSETTE

— Pas une croûte ni une saucisse, constate Petit Boileau, qui malgré l’exiguïté apparente de sa taille, était toujours prêt à manger.

Fallut bien prendre son parti de la situation. L’abri des deux poilus était relativement confortable. Brisés de fatigue, ils s’étendirent sur une couche de branches de sapin à peu près sèches, et bientôt s’endormirent d’un sommeil de plomb.

Quand ils se réveillèrent, le soleil de midi dardait sur eux ses chauds rayons. « Qui dort, dîne », dit le proverbe. Le Grand Boileau ne sentait pas trop la morsure de la faim. Pour ce qui est de son camarade, ses premiers mots à son réveil furent pour demander des beans.

Puis s’éclatant de rire.

— Sais-tu, Grand Boileau, que je rêvais qu’on était au campe, et que dans notre avant-midi on avait coupé cent cinquante billots : je te dis qu’on avait un tanant de bon galandard (godendard). C’était le vieux Fri-